Cela commence par une rumeur... une rumeur légère mais puissante. Quelques mots soufflés à l'oreille d'un roi venu s'enquérir de l'avenir de son peuple. Et le murmure de l’Oracle sillonne entre les colonnes du temple qui l'accueille, se soulève et s'envole...

Si la plupart des Olympiens se font fi de ne pas entendre les paroles de la pythie, il en est tout autre du peuple grec.
Une colère sourde et inquiétante prend vie en son sein et les doutes s'installent.
On cherche les signes annonciateurs de malheur, on observe les cieux et l'on prie les Dieux.

Les paroles de l’Oracle résonnent comme un avertissement dans toute la Grèce.
Un vent funeste souffle sur la Méditerranée et des larmes de sang se répandent sur ses terres.

N’a-t-on pas attenté à la vie du roi Minos dernièrement ?
N’a-t-on pas voulu lui ôter toute envie de vivre en l’empoisonnant ?
Et ce n’est pas son apparition récente sur les marches du temple de Poséidon qui changera la donne, bien au contraire.
Et Athènes, la belle Athènes, n’a-t-elle pas refusé d’envoyer son tribut à ce roi légendaire qu’il réclame depuis tant d’années ?
Et au loin, n’entends-tu pas les boucliers des Spartiates résonner ?

D'ordinaire, le peuple tremble quand les dieux frémissent à peine.
Pourtant Zeus est inquiet. De ces mots prononcés comme des énigmes il a appris à se méfier.
Mais les autres dieux de l’Olympe font la sourde oreille et continuent à vaquer à leur occupation. D’une course effrénée à travers le temps au supplice d’un peuple qui gémit sous les assauts répétés d’une guerre, d’un instant saisi à travers les notes d’une lyre au plaisir arraché à une mortelle sur une couche de lierre, voilà ce à quoi les dieux s’adonnent alors que Zeus cherche un sens à ce mauvais présage.

Sur cette terre où Hommes et Dieux se côtoient, les choses se compliquent d’elles-mêmes. Entre dévotion, croyance et rébellion, Dieux et Hommes en oublient que les uns sans les autres ils ne sont rien et pourtant, chacun continue de défier l’autre... Jusqu’à quel point ?